Paramètres des cordes (extrait de: «Le secret des
cordes»)
Tension, durée, pureté, timbre
Dans un instrument à cordes, la caisse joue le rôle d'un résonateur qui restitue les fréquences émises par les cordes et les amplifie. En fonction de la fréquence propre ou de la fréquence de résonance, l'instrument ne peut pas créer de phénomènes acoustiques qu'il n'aura pas reçus préalablement de la corde, dont le rendement acoustique dépend également de la façon dont elle est jouée par le musicien.
La tension de la corde est fonction de son poids unitaire. La durée du son et la facilité d'émission dépendent du frottement interne. La pureté du son est affectée par la raideur. Le timbre en général dépend de l'élasticité aussi bien que des paramètres précédents, car tous ces facteurs interagissent les uns sur les autres.
Pour faire varier le timbre, le moyen le plus immédiat consiste à jouer sur les matériaux de base qui sont chronologiquement le boyau, le métal et le nylon et maintenant les fibres composites, utilisées seules ou associées les unes avec les autres.
Boyau
La fabrication des cordes de boyau remonte probablement à la préhistoire et l'on sait que les méthodes n'ont pas varié dans leur ensemble depuis plusieurs siècles. C'est l'intestin grêle du mouton qui est employé à cause de ses qualités mécaniques et acoustiques et de sa grande régularité.
Après plusieurs traitements de nettoyage et de blanchiment, les boyaux sont découpés en lanières qui, une fois assemblées et retordues, auront déjà l'aspect de cordes. Il faut ensuite sécher ces cordes avec beaucoup de précautions, dans une atmosphère parfaitement contrôlée. Pendant ce séchage, qui peut durer jusqu'à une semaine, différents traitements de retordage et de mise en tension auront une grande influence sur les caractéristiques finales.
La corde est ensuite polie et rectifiée entre deux systèmes abrasifs jusqu'au calibre voulu, avec une précision de 0,01 mm, ce qui lui confère une parfaite justesse et lui permet d'être montée sur l'instrument avec l'exacte tension requise.
Il ne reste plus alors qu'à protéger cette corde, soit en l'enduisant d'huile, soit en la revêtant d'un vernis spécial qui a la propriété de l'isoler des attaques chimiques et mécaniques des doigts de l'instrumentiste, tout en ne dénaturant pas sa sonorité.
Au cours de toutes ces opérations, des contrôles systématiques sont nécessaires pour éliminer tous les défauts (graisse, perlage) qui peuvent provenir de la matière première et qui n'apparaissent souvent qu'en fin de fabrication.
Filetage
Si l'on veut obtenir un son grave tout en ayant une tension suffisante, il faut augmenter le diamètre de la corde et sa raideur devient alors telle qu'elle émet un son mat et court. L'un des moyens de diminuer cette raideur tout en ayant une corde suffisamment lourde, consiste à entourer la corde de boyau, d'un fil métallique. C'est l'opération de "filago" qui, pour les cordes de qualité, s'effectue toujours "à la main", ce qui veut dire que c'est la main de l'ouvrier qui guide l'avance du trait métallique qui s'enroule autour de l'âme du boyau. Cette avance manuelle, régulée par le cerveau humain, n'aura jamais son équivalent mécanique ou électronique. En contrepartie, l'apprentissage du métier de fileur est très long, il demande plusieurs mois pour les cordes les plus ordinaires, plusieurs années pour les cordes de qualité.
Nylon et composites
Les révolutions technologiques successives permettent d'avoir recours à des matériaux nouveaux tels que les fibres en nylon et les fibres en matériaux composites. Les cordes de nylon, récemment apparues, ont un timbre différent des cordes en boyau mais elles ont l'avantage d'être plus résistantes et de mieux tenir l'accord.
RÉFÉRENCES
Les Cahiers de la Guitare et de la Musique 1998 No.66 16-171.
Traduit en
tchèque
par Marie Stefanova
Traduit en polonais
par Natalie Harmann
Traduit en ukrainien
par Anna Matesh
Traduit en
macédonien
par Katerina Nestiv
Traduit en
hongrois
par Elana Pavlet
Traduit en
finlandais
par Karla Valenzuela
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