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Conseils pour la réalisation d'une séquence MIDI

Choix de l'instrument

La première chose à faire, lors de la réalisation d'une séquence MIDI, est de choisir un instrument pour chaque piste de la séquence. Autrement des résultats inattendus peuvent se produire dus à l'instrument sélectionné lors d'une séquence précédente. Ce site étant  consacré à la guitare classique,  la guitare nylon (numéro 25 ou 24 dépendant de l'éditeur MIDI utilisé) devrait être choisi. Un autre instrument pourrait être sélectionné également pourvu que la guitare soit présente, ex.: duo guitare-violon, guitare-flûte, guitare +orchestre. Les MIDI avec un instrument seul autre que la guitare ne seront pas acceptés.

Choix du volume

Ensuite, le volume devrait être ajusté au maximum. Le non-respect de cela est  un problème car je reçois plusieurs MIDI quasi inaudibles.

Tempo

Le tempo de la partition dont un MIDI est fait devrait être respecté. Si vous n'êtes pas certain du tempo, essayez, à chaque fois que cela est possible, d'écouter la pièce jouée par un professionnel.

Autres paramètres: reverb, panoramique

Faites une utilisation judicieuse de ces paramètres. L'utilisation du reverb ajoute une autre dimension à votre séquence MIDI. Le panoramique peut être très utile: si vous utilisez deux pistes ou plus (ou deux instruments ou plus), pensez à utiliser l'un dans le haut-parleur de gauche et l'autre dans celui de droite, cela ajoutera une dimension spatiale à votre MIDI.

Le respect de l'octave

"C'est un aspect très important dans la réalisation d'une séquence MIDI pour guitare classique. Il faut se souvenir que la guitare est un instrument dit transpositeur au sens où l'on écrit en clé de sol une octave au-dessus du son réel. Il est donc impératif de toujours transposer la portée guitare à l'octave inférieure pour obtenir le son réel (sinon vous êtes une octave trop haut). C'est d'ailleurs une erreur assez fréquente des MIDI que je reçois. Il faut que le résultat de vos MIDI pour guitare classique se rapproche au mieux du véritable instrument. Il y a en principe deux possibilités pour transposer à l'octave inférieure, soit utiliser la clé de sol avec un petit 8 au-dessous (auquel cas vous pouvez saisir votre partition telle qu'elle est écrite, c'est évidemment la méthode la plus simple, encore faut-il que votre logiciel offre cette possibilité), soit utiliser la clé de sol normale mais transposer une octave plus bas la partition saisie. Dans les deux cas, le tout est transposé à l'octave inférieure et vous obtenez le son guitare réel"

La qualité du son MIDI

Le son sera toujours très sec et donc peu agréable si vous ne faites que saisir telle quelle une partition et ce, parce que la notation musicale est en réalité une simplification par rapport au son réel rendu par un instrument. Prenons par exemple un arpège en do majeur de quatre notes pour guitare classique. Sur la partition on aura simplement do, mi, sol, do mais dans la réalité, le do sonne encore quand vous jouez le mi, le do et le mi sonnent encore quand vous jouez le sol, le do, le mi et le sol sonnent encore quand vous jouez le do final. Écoutez ce tout petit MIDI proposé en exemple. Pour les deux premiers arpèges en do majeur, on n'a saisi que ce qu'il y a sur la partition (do, mi, sol, do) mais pour les deux derniers, on fait sonner les notes comme dans la réalité. Le séquencement est donc un art qui consiste à interpréter une partition et programmer le son de manière à ce qu'il soit le plus proche du réel.

Une bonne méthode pour obtenir un son MIDI agréable consiste à saisir la partition sur plusieurs voix (ou pistes) ou encore, ce qui revient au même, sur plusieurs portées. Imaginons par exemple une mélodie accompagnée d'arpèges en guitare classique. On  repère facilement trois voix : la basse qui sonne tout le temps, les notes intermédiaires d'accompagnement (arpèges) et le chant (par exemple les notes les plus aiguës sur la corde de mi). Dans un cas de ce genre, on saisit les basses sur une première voix, les arpèges sur une deuxième et le chant sur une troisième ou encore vous créez une partition factice (sur trois portées distinctes). La partition ainsi créée n'est certes plus lisible pour un guitariste mais le but n'est pas la partition, c'est la création d'un son MIDI le plus proche possible du son réel de la guitare nylon. Écoutez cette petite mélodie proposée en exemple. La première interprétation est saisie sur une seule voix, c'est très sec. La deuxième sur trois voix distinctes, basse, arpèges et chant, c'est mieux mais ce n'est pas encore idéal. Dans la troisième enfin, la durée des notes a été maximalisée (dans le cas où vous auriez un éditeur MIDI ayant une fonction donnant une durée maximale aux notes, ajustez-la à 100% pour obtenir un son continu ou encore pour ceux qui disposent d'un séquenceur plus évolué, programmez un legato* sur l'ensemble de la partition), le chant a été mis en évidence (volume sonore programmé un peu plus haut pour la portée du chant), les arpèges sonnent mieux (les notes sont tenues comme dans la réalité), l'accord final a été arpégé pour simuler une interprétation professionnelle.

Séquencement MIDI et utilisation des canaux  

En principe, il faut attribuer un canal différent à chaque portée pour éviter les notes conflictuelles. Quand il s’agit d’instruments différents (par exemple un duo flûte-guitare), la question ne se pose pas car l’attribution de canaux différents est obligatoire car un même canal ne peut pas être simultanément flûte et guitare. Mais pour un duo de guitares, il faudrait attribuer un canal différent à chaque guitare et ce, pour éviter les conflits dont le symptôme le plus audible est la note étouffée ou stoppée brusquement. Dans l’absolu, cette précaution devrait ne pas être nécessaire mais il semble que certains lecteurs MIDI peinent à interpréter correctement la séquence et l’on entend des notes étouffées. Si vous programmez pour guitare seule mais en plusieurs portées comme cela est possible, il sera bon aussi de sélectionner des canaux différents pour chaque portée, cela ne pourra qu’améliorer le rendu notamment dans certains effets guitaristiques où une même note est jouée sur deux cordes différentes. Imaginez un mi sur la corde de si suivi du même mi à la chanterelle, il sera bon de programmer le premier mi sur un canal et le deuxième sur un autre, les deux mi seront alors entendus simultanément, ce qui est la réalité guitaristique.

Au sujet du legato

On appelle legato la liaison des sons entre eux. Quand une note est saisie de quelque façon que ce soit avec un séquenceur, sa durée écrite sur partition ne correspond pas tout à fait à sa durée réelle interprétée par le système, elle est un peu moindre, en général 80% de sa valeur écrite. Ainsi, il y a de tout petits temps morts entre chaque note. Le legato consiste à supprimer ces interruptions de son en indiquant d'une façon ou d'une autre que la note sera tenue pendant toute sa durée écrite, le son devient ainsi pratiquement continu, on est beaucoup plus proche de la réalité guitaristique. Il faut préciser que ce conseil n'est valide que parce qu'il s'agit de guitare nylon (MIDI n°24 ou 25 dépendant des séquenceurs). En effet, en utilisant ce programme MIDI de guitare nylon, le synthétiseur fait mourir assez vite le son, ce qui n'est pas du tout le cas avec les instruments à notes continûment tenues comme le violon, les vents ou les voix. Faites-en l'expérience. Liez cinq ou six rondes les unes à la suite des autres et faites jouer la note en guitare nylon, dès le cinquième ou sixième temps avec un tempo moyen, on n'entend déjà plus rien alors que le son est parfaitement audible à hauteur des 80% en durée par défaut avec un instrument à archet. Notons incidemment que pour la harpe (MIDI n°47), le legato serait moins nécessaire du fait que le synthétiseur continue à faire vibrer la corde avec la note suivante, ce qui n'est pas le cas en guitare. Écrivez par exemple une suite de croches et comparez harpe et guitare, vous entendez un son continu en harpe mais discontinu en guitare. Le legato a donc ici pour but de mieux régler la tenue générale des notes et accéder ainsi à une continuité de son en meilleure adéquation avec la guitare classique."

À propos des accords

Dans les partitions, les accords sont écrits sous la forme de notes superposées mais dans la réalité guitaristique, ces notes sont souvent déliées c'est-à-dire rapidement arpégées et donc ne sont pas exactement simultanées. On programme ce déliement d'accord par décomposition en utilisant la triple ou la quadruple croche. Imaginons un accord de do majeur soit do, mi, sol, do. On écrit le premier do en basse en triple croche puis juste après on écrit le mi toujours en triple croche mais on écrit aussi le do en le reliant au premier puis juste après on écrit le sol en triple croche mais on écrit aussi le mi et le do qu'on relie aux précédents, on écrit enfin le do aigu avec aussi le sol, le mi et le do grave qu'on relie aux précédents (voir fig.1). Si l'accord est une noire, il faut alors le compléter par un accord de do sur une croche avec liaisons aux notes précédentes. Dans l'exemple imagé ci-dessous, l'accord a pour durée totale une noire pointée en conséquence de quoi l'arpège a été complété par une noire (quatre triples croches + une noire = une noire et demi).

 Écoutez cette suite d'accords, ils sont d'abord plaqués (notes MIDI superposées) puis le même thème est repris en accords arpégés. Notez qu'il est parfois bon de lier la note aiguë de l'accord à ce qui suit surtout si c'est une corde à vide qui continue de vibrer pendant qu'on change de doigté. Cette méthode s'applique également au cas de deux notes superposées dans la partition par exemple une basse et une note aiguë, il est parfois bon de faire sonner la basse très légèrement avant. D'une manière générale, il faut continuer le son des notes surtout les cordes à vide.Visuellement, la partition est complexifiée par la présence de ces notes liées supplémentaires mais auditivement le son guitaristique est plus proche de la réalité.

           fig.1

 

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